Après un bon séjour au Burundi, précisément à Bujumbura, il m’a fallu rentrer au Pays. Je devrai prendre un bus pour Uvira et après un autre pour Bukavu. Ceci prend tout au plus 6heures de route. Mais ce jour-là, ce n’était pas le cas. C’était plus pire, plus long et plus effrayant que d’habitude.
A l’arrêt bus à Bujumbura tout a commencé normalement à 9h00 du matin, nous avons traversé Gatumba, le beau paysage du delta de la Ruzizi, pour chuter par le territoire d’Uvira en RDC. Après une heure de route après la cité de Sange, nous sommes dans la petite brousse avant d’atteindre la cité de Kamanyola. Bien accrocher sur ma fenêtre à bord du Bus, je prenais des photos et contemplais ce beau paysage plein des mystères et taché d’une histoire sombre.
Soudain, je vis la route couper en deux. Un pont s’était effondré suite aux fortes pluies de la veille. Il fallait alors faire un chemin détours passant par la forêt. Nos visages devinrent renfrogner au fur et a mesure que l’on quittai la brousse pour foncer dans la forêt. On avait tous peur. Dans cette zone où tout peut arriver et où rebelles et populations sont confondus. J’avais cru qu’on allait vite traverser.
Nous avons dû descendre du véhicule pour réduire le poids pour permettre au bus de passer dessus la boue et les racines d’arbres. Un peu en avant, on rencontre d’autres voitures, elles aussi rangées sur une file. Cette petite ruelle où ne pouvait passer deux voitures au même moment était en premier l’œuvre d’un groupe des jeunes du village.
En fin de compte, on n’avait fini par passer trois heures au milieu de cette brousse où il n’y avait ni soldats, ni policier. A gauche comme à droite ; des arbres. Je ne sentais plus la fatigue, ni la famine. Ce qui me passait par la tête, c’était qu’un groupe de rebelles surgisse de la brousse et nous tuent ou soit pillent toutes les marchandises que possédaient les commerçants. Je priai intérieurement et pensai à tous ceux que je connaissais et qui sont morts dans des telles circonstances. J’avais eu la peur de ma vie.
Ceux qui étaient devant nous partaient et nous laissaient avec un regard de pitié. Mais il fallait qu’ils traversent pour laisser la voie aux autres bus. Désespérer, en fin, j’ai vu aussi notre bus traverser la petite rivière que surplombait ce pont écroulé. Je me suis vite précipiter dans le bus que j’attendais déjà sur l’autre rive et avions repris la route pour en fin arriver à Bukavu le soir vers 18h00.